Ma sœur, mon amie
Et moi qui ne suis qu'une observatrice impuissante, je ressens une douleur fantôme, lorsqu'on la poignarde, elle. Je ressens sa peine pourtant si bien dissimulée. Je la perçois aussi sûrement que si nous fûmes forgées de mottes d'argile voisines. Pourtant, elle réussit jour après jour à faire de cette fragilité une force. Elle la regarde dans les yeux et la contraint à devenir une arme. Sa force. Parfois, elle suréagit pour affronter certaines situations. Et puis, elle ajuste le tir. Ma sœur devient alors policée, donnant cette délicieuse impression que pour elle tout est facile. Pendant ce temps, le sable brûlant du Sahara brûle la plante de ses pieds non chaussés. Et c'est dans ces moments-là qu'elle est le plus redoutable. C'est une battante. C'est une survivante.